Facebook, l’inattendu évangeliste des cryptomonnaies

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Cette semaine, Facebook lève le voile sur le projet Libra, qui vise la création et la circulation d’une nouvelle monnaie virtuelle au sein de ses produits et parmi 27 partenaires au lancement. Petit aperçu sur cette proposition et les enjeux derrière elle.

Il y a quelques jours, j’ai poussé un sondage sur Instagram pour tester un peu l’appétence de ma communauté sur les cryptomonnaies (cryptoactif étant le terme plus approprié), et notamment sur le suivi de l’actualité des coins. Je me suis rendue compte que ce n’était pas forcément le sujet de prédilection de ma communauté, plutôt portée par l’immobilier 🙂

Je reste persuadée que toute personne s’intéressant à la gestion de patrimoine doit diversifier son portefeuille d’actifs et intégrer une partie de risque pour chercher du rendement. 

Les cryptoactifs font partie des actifs spéculatifs les plus risqués que je connaisse. Cela fait un moment que je teste un portefeuille de cryptoactifs, qui fait yo-yo depuis son lancement 🙂 A la date où j’écris cet article, il est valorisé à 95 euros (contre 175 euros à son initialisation).

Bonjour, stable coin !

Depuis quelques mois, je découvre qu’à côté des crypto soumises à la volatilité, il existe des stable coin. Ce sont des crypto dont le taux de change est fixe sur des devises de référence.
Par exemple, si aujourd »hui 1 Bitcoin est valorisé à 8 000 euros à temps T, et ce même Bitcoin est valorisé 7 700 euros à temps T+1
Mon stable coin valorisé à 3 000 euros à temps T, le restera à temps T+1. 

Qui définit le taux de change de la stable coin ? Comme pour tout projet de crypto, c’est l’initiateur de projet qui le met en place.

Focus sur le projet Libra

Avec ses milliards d’utilisateurs connectés, actifs sur un ou plusieurs de ses produits (Facebook, Messenger, Instagram, Whatsapp), Facebook a un réel intérêt à mettre en place une monnaie virtuelle pour monétiser ses services : service payant, partage de revenus, commission… Facebook pourrait également rémunérer ses utilisateurs !

Pour lancer cette stable coin en 2020, Facebook souhaite réunir a minima 1 milliard de dollars puis l’indexer sur le dollar, le yen et l’euro, trois devises au taux de change relativement stable.

Le projet Libra (white paper disponible ici) inclut la blockchain, la stable coin et le modèle de gestion. Ce projet vient dans un contexte où Facebook remet en cause son business model basé sur l’exploitation des données de ses utilisateurs pour une monétisation publicitaire. Ce projet peut se voir comme un relai de croissance. Mais pas que.

Aujourd’hui, les banques sont détentrices d’informations personnelles de haute valeur, et semblent peu ou mal les exploiter. Si demain, Facebook a accès aux transactions des utilisateurs, qui sait comment ils vont les travailler ?
Après l’affaire Cambridge Analytica, Facebook semble avoir appris la leçon : les données seront stockées chez l’association Libra, une fondation à part entière basée en Suisse.

Pour attiser l’intérêt sur cette stable coin, Facebook a regroupé dans cette association 27 partenaires qui ont mis chacun 10 millions de dollars et auront un serveur de calcul de la blockchain du projet. A ce titre, ces partenaires seront producteurs de cette stable coin, et compatibles avec celle-ci.
Plus une monnaie virtuelle est utilisable, plus elle a de chances de se démocratiser et entrer dans l’usage courant. Aujourd’hui, c’est un vrai inconvénient de Bitcoin, avec une liste réduite de commerçant.
Parmi les partenaires, on peut compter (liste non exhaustive) :

  • Blockchain : Coinbase
  • Moyens de paiement : Visa, Mastercard, Paypal, Stripe
  • Services : Uber, Lyft
  • Télécoms : Vodafone, Illiad
  • Divertissement : Spotify

Facebook aura tout intérêt à continuer à diversifier ses partenariats, pour élargir le public cible.

Demain, une monnaie virtuelle de confiance ?

A l’instar du Vénézuela qui a tenté de remplacer le bolivar, sa monnaie officielle, par le Petro, on peut aisément imaginer que la stable coin de Facebook vienne s’imposer comme monnaie de référence pour d’autres pays, d’autres contrées. Se pose alors la problématique de régulation, là où les banques centrales tels que la FED (aux Etats-Unis), ou la BCE (en Europe), sont garantes de la probité, de la fiabilité et de la circulation des devises en place.
Le principe de la blockchain c’est justement la décentralisation, par l’instauration de tiers de confiance et d’une information partagée à tous, à tout moment. La blockchain du projet Libra sera privée, c’est-à-dire que seuls les associés partenaires peuvent participer à la blockchain.

Avec une stable coin qui serait reconnue comme monnaie virtuelle valable, adieu les taux de change ? les commissions ?
Demain, je vire instantanément l’équivalent de 50 euros en Libra à mon meilleur pote sur Facebook, qui peut les utiliser pour une course Uber depuis San Francisco. Pas de banque, pas de change, direct et en un claquement de doigts.

Et si Libra décidait du jour au lendemain de changer le taux de change ? Comment le marché va jouer avec ce nouvel acteur ? Que vont devenir les acteurs traditionnels du transfert d’argent comme Western Union, les banques ?  De nombreuses questions demeurent sans réponse.

Vais-je investir dans Libra ?

J’ai bien envie de tester cette nouveauté, après quelques mois de vie et de retour d’expérience. A priori, je pourrai en acheter sur Coinbase*.
Libra étant une stable coin, il n’est pas possible de spéculer dessus, au contraire du Bitcoin et des altcoins (Ethereum, Litecoin, etc).
Pour le reste, je préfère encore conserver mon portefeuille, continuer à apprendre et comprendre.

Et toi, que penses-tu de ce projet ?

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