Comment investir via le financement participatif ? (1/2)

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Placer son argent sur des projets et être rémunéré en retour, une bonne idée ?

Le financement participatif est un phénomène relativement récent, qui explose grâce à Internet et le paiement en ligne. Ces moyens ont permis à des plateformes d’émerger et de faire leurs preuves chaque jour, avec plus ou moins de réussite.

Il y en a pour tous les goûts, envies et centres d’intérêts : culture, éducation, santé, solidaire, économique, agriculture, énergie renouvelable etc.

Ce mode de financement revêt trois formes : crowdfunding, crowdlending, crowdequity.

Donner avec le crowdfunding

En tant qu’internaute, tu es plus familier des campagnes de crowdfunding : un porteur de projet cherche à collecter une somme pour réaliser son projet. Le donateur reçoit ou non des contreparties : des objets, des invitations à des évènements, etc. Souvent, le porteur de projet crée une communauté qu’il pourra tenter de fidéliser par la suite pour d’autres projets.

Attention : les performances passées ne préjugent pas des performances présentes et futures. Je ne fais pas de conseil ici, je ne suis pas conseillère en patrimoine. Je raconte sur ce blog mon retour d’expérience sans que cela soit une incitation à l’investissement sur des instruments financiers. J’en appelle à ton libre arbitre sur l’utilisation des informations que je te fournis sur le blog en général, et cet article en particulier.

J’ai déjà participé à des collectes sur (feu) People4Cinema et  (feu) MyMajorCompany – les collectes ont échoué et-  2ème effet kisskool – je n’ai pas eu de remboursement ou de contrepartie.
En revanche, j’ai suivi et je suis régulièrement des projets sur Ulule et KissKissBankBank qui ont bien tourné.

J’ai aussi essayé la plateforme américaine Indiegogo pour le projet de réveil connecté Bonjour de la startup Holi. L’idée était excellente, l’exécution plus coûteuse que prévue et pour l’anecdote, à ce jour je n’ai toujours pas reçu ma contrepartie.

En termes d’investissement financier, c’est de la pure perte. Le donateur est un soutien, mais il achète un passif.

Un bémol à cela : il est possible sur certaines plateformes de faire du don défiscalisé, c’est-à-dire que l’argent donné est déduit de tes impôts. C’est une alternative aux dons aux associations, auxquels je suis plus habituée.

Prêter de l’argent et être rémunéré en retour

Depuis quelques mois, je m’intéresse au crowdlending : plutôt que donner, tu prêtes ! Tu te mets dans la peau d’un banquier et tu investis ton argent.
La contrepartie, c’est une rémunération avec un taux d’intérêts : de ce que j’ai pu observer, les promesses sont entre 2 et 8%. cBanque a réalisé un comparatif de rentabilité en août dernier qui donnerait, en net, entre 3,82% et 9,99%.

En termes de projets, on a un peu de tout. Pour citer quelques plateformes qui ont attiré mon attention ces dernières semaines :

  • Enerfip pour l’énergie renouvelable
  • Homunity pour la promotion immobilière
  • Edukys ou Studylink pour aider des étudiants à gérer leurs frais de vie étudiante (note : d’après mes tests, le site d’Edukys n’est malheureusement pas fonctionnel)
  • Bluebees pour le soutien à des projets liés à l’agriculture

Le principal risque est dans la solidité du projet : va-t-il arriver à son objectif de collecte ? est-ce que le projet ne va pas déraper financièrement ? est-ce que le projet va se réaliser complètement ? Et s’agissant d’un prêt, l’emprunteur va-t-il rembourser comme prévu et dans les temps ?

Les intérêts sont fiscalisés (plus-value) et les pertes reconnues comme irrécupérables peuvent être déduites des impôts. Pour plus d’explications, voir cet article des Echos ou celui-ci par HappyCrowdfunding.

Pour mieux appréhender le concept, suivre un peu l’actualité, avoir des retours d’expériences, je conseille de visiter le site Crowdlending.fr et son forum.

Côté critique, UFC-Que Choisir a fait une enquête sur l’univers du crowdlending et appelle l’Etat à recadrer le système.

A retenir

Si le financement participatif t’intéresse, voici quelques automatismes à avoir,

  • Se renseigner un maximum sur la plateforme : son histoire, les garanties qu’elles présentes (au minimum inscription à l’ORIAS et agrément par l’AMF), ses modalités de sélection de projets, les conditions de souscription, les taux d’échec, les frais d’entrée et de sortie, etc
  • Se renseigner à fond sur le projet d’investissement : les comptes, les projections, les objectifs de placement des fonds récoltés, les fondateurs, etc…
    Ne pas céder au coup de coeur mais prendre le temps de peser le pour et le contre. Si ce n’est pas ce projet qui aura les faveurs de tes finances, ce sera un autre ! Il y aura toujours des propositions.
  • Regarder le SAV de la plateforme : chercher les avis, les retours d’expérience, Google sera ton ami…
  • Considérer l’avantage fiscal comme la cerise sur le gâteau : ce ne doit pas être ta première raison d’investir, au risque de t’inciter et de te précipiter sur le  premier projet venu.
  • Investir ce que tu es prêt à perdre : que ce soit le prêt rémunéré ou l’achat de parts, le rendement est théorique, le risque de perte partielle / total est réel. En outre, le risque d’illiquidité est présent, c’est-à-dire que tu peux te retrouver avec les titres sur les bras à vie, sans possibilité de les revendre.
  • Investir sur le long terme : comme toujours, tu ne dois pas avoir besoin de l’argent investi en cas d’urgence. Mets en place une épargne de précaution, je le dis, je le répète, c’est essentiel pour investir l’esprit tranquille.
  • Diversifier : il semble plus judicieux de placer son capital sur plusieurs projets, sur au moins 2 plateformes différentes, avec des petits montants. Une astuce consisterait à placer en pourcentage qu’en montant fixe.

La suite : Placer son argent et devenir actionnaire d’une startup !

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