Comment investir dans le financement participatif (2/2)

group hand fist bump Placer son argent sur des projets et être rémunéré en retour, une bonne idée ? Cet article est la suite du précédent dédié au crowfunding et au crowlending.

Placer son argent et devenir actionnaire d’une société

Ce dernier type de financement, le crowdequity ou Equity Crowdfunding, est réservé à l’entrepreneur dans l’âme, capable d’analyser financièrement une entreprise et ses projections, de comprendre ce qu’est un pacte d’actionnaires, de saisir le potentiel d’évolution de l’entreprise, de ses produits. A partir d’un ticket de 1000 euros, parfois moins selon la plateforme, parfois plus selon le projet, on prend des parts et on devient actionnaire de la société qui ouvre son capital. Pour les habitués de la Bourse, la démarche d’analyse fondamentale va être un peu la même, mais ici, les actions ne sont pas cotées, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas échangées en bourse. S’agissant de startup, on a moins d’éléments d’appréciation du fait de son faible historique, ou d’un passé un peu compliqué (par manque de rentabilité par exemple). Quelle va être la valeur des parts dans l’avenir ? Le porteur de projets a son idée mais nul ne sait ce qui peut se passer. Nul ne dit par ailleurs que les parts ne vont pas être diluées dans des levées de fonds ultérieures. Qui dit que la valeur de parts proposée sur la plateforme a du sens ? Quelques témoignages suggèrent que la valorisation pré-collecte est parfois un tantinet exagérée. Un coup d’oeil sur l’historique de chiffre d’affaires réalisée, du résultat, peut donner une idée de la réalité. Quelle est la stratégie de sortie pour un investisseur qui voudrait liquider ses parts ? Là aussi, le porteur de projets a ses hypothèses, mais rien n’est écrit à l’avance. Le pacte d’actionnaires (document qui régit les droits et devoirs associés à la détention de parts, ainsi que la gestion) proposé dans un crowdequity n’est pas négociable, il faut donc bien s’en imprégner et comprendre les impacts. Il semble plus convenable de considérer ce type d’investissement comme un pari. Analyser le projet, et avoir la foi en lui. Se satisfaire d’avoir aidé une entreprise à émerger, si le succès est au rendez-vous. Car oui, il y a des succès ! Je teste depuis quelques jours la plateforme SMARTANGELS. Pour chaque projet, on peut accéder à une dataroom avec les chiffres clés d’exploitation et de projection, le document d’information déposé à l’AMF, etc. En contrepartie, les porteurs de projet récupèrent les données personnels du demandeur. Souvent, les porteurs de projet contactent directement le potentiel investisseur pour lui donner plus d’infos, le renseigner pour encore mieux le convaincre… Il y a 2 projets qui m’ont tapé dans l’oeil et sur lesquels je compte mettre quelques billes, si mon impression se confirme dans les prochains jours. Je m’intéresse également à la plateforme Lita.co (ex-1001pact) qui s’inscrit pleinement dans l’investissement solidaire. Lita.co propose aussi du crowfunding (avec ou sans défiscalisation) du crowdlending.

Le crowdequity et la fiscalité

Concernant le crowdequity, la loi de finances pour 2018 a, de manière exceptionnelle, augmenté le taux de la réduction d’impôt passant de 18 % à 25 % pour toutes les souscriptions effectuées entre le 1er janvier et le 31 décembre 2018. Le bon plan, c’est d’intégrer les titres dans un PEA pour bénéficier du zéro impôt sur les plus values au moment de la revente des parts, et zéro impôt sur les dividendes versés (s’il y en a).

A voir

Deux sources d’information que je conseille :

A retenir

Si le financement participatif t’intéresse, voici quelques automatismes à avoir,

  • Se renseigner un maximum sur la plateforme : son histoire, les garanties qu’elles présentes (au minimum inscription à l’ORIAS et agrément par l’AMF), ses modalités de sélection de projets, les conditions de souscription, les taux d’échec, les frais d’entrée et de sortie, etc
  • Se renseigner à fond sur le projet d’investissement : les comptes, les projections, les objectifs de placement des fonds récoltés, les fondateurs, etc… Ne pas céder au coup de coeur mais prendre le temps de peser le pour et le contre. Si ce n’est pas ce projet qui aura les faveurs de tes finances, ce sera un autre ! Il y aura toujours des propositions.
  • Regarder le SAV de la plateforme : chercher les avis, les retours d’expérience, Google sera ton ami…
  • Considérer l’avantage fiscal comme la cerise sur le gâteau : ce ne doit pas être ta première raison d’investir, au risque de t’inciter et de te précipiter sur le  premier projet venu.
  • Investir ce que tu es prêt à perdre : que ce soit le prêt rémunéré ou l’achat de parts, le rendement est théorique, le risque de perte partielle / total est réel. En outre, le risque d’illiquidité est présent, c’est-à-dire que tu peux te retrouver avec les titres sur les bras à vie, sans possibilité de les revendre.
  • Investir sur le long terme : comme toujours, tu ne dois pas avoir besoin de l’argent investi en cas d’urgence. Mets en place une épargne de précaution, je le dis, je le répète, c’est essentiel pour investir l’esprit tranquille.
  • Diversifier : il semble plus judicieux de placer son capital sur plusieurs projets, sur au moins 2 plateformes différentes, avec des petits montants. Une astuce consisterait à placer en pourcentage qu’en montant fixe.

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