Demain, tous travailleurs indépendants ?

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Passer de salarié à travailleur indépendant peut être un objectif pour certains d’entre nous. Avec une certaine expérience / compétence à revendre, la tentation est forte de vouloir être à 100% bénéficiaire des revenus générés par son activité.
Comment s’y préparer ? Quelle forme juridique adopter ? Quels avantages et inconvénients pour ce qui est des investissements ?

Avant de rentrer dans les détails, laisse-moi te raconter un bout de ma vie professionnelle.
A la date où j’écris cet article, j’approche les 20 ans d’expérience professionnelle. J’ai toujours gravité autour de l’informatique, débutant en tant que webmaster pour évoluer progressivement sur de la gestion de projets, de produits, du management d’équipes. Aujourd’hui, je suis consultante et j’accompagne des équipes sur des méthodes de travail favorisant l’autonomie, la responsabilisation, l’efficacité.

Aujourd’hui donc, je fais de la prestation intellectuelle, la valeur de mon travail est dans mes connaissances et mes compétences. En soi, je suis autonome pour définir et dérouler mon accompagnement auprès de mes clients. Pas besoin d’un chef pour me dire de faire ceci ou cela.
Au fil des années, j’ai réussi à créer un réseau dense pour me rendre visible, faire connaitre mon travail, capter des opportunités.
Je sais aussi comment me former pour développer mon employabilité.

Tout en capitalisant sur ce que je sais faire, je souhaite avoir :

  • le choix de mes missions
  • la possibilité de réaliser différentes activités, d’en développer de nouvelles, sans avoir à demander l’autorisation à quiconque
  • le luxe de pouvoir prendre du repos un peu plus souvent – pour m’occuper de moi et de mes proches, pour voyager, pour écrire…
  • l’avantage de capter beaucoup plus la valeur de mes prestations

De fait, je pense cocher toutes les cases qui permettent d’envisager le statut de travailleur indépendant :

  • une expertise / expérience recherchée et valorisable
  • savoir se vendre
  • une autonomie et une certaine maturité d’esprit
  • une connaissance de son marché
  • un réseau (qu’il faudra continuer de développer)

Me mettre en indépendante représente un véritable défi, comme je n’en ai pas eu depuis longtemps 🙂 Ça me stimule comme ça me fait peur…

Comment je m’y prépare ?

Afin de m’acculturer à la vie de travailleur indépendant

  • j’écoute des podcasts : Tribu Indé, La Cohorte, The Bboost
  • je suis le travail de mes pairs qui sont travailleurs indépendants, via leurs blogs, leurs chaines Youtube
  • je recueille des retours d’expérience de personnes qui ont fait cette transition plus ou moins récemment; je fréquente des meetup thématiques

Ces informations répondent à la plupart de mes questions théoriques et pratiques, comme elles me rassurent aussi sur la faisabilité de la transition.

Quelle forme juridique adopter ?

Grâce à Malt, j’ai pu assister à un webinaire gratuit qui présente les différents statuts possibles avec leurs avantages et inconvénients, expliqués par un expert-comptable.
Pour chaque format d’entreprise, il y a 3 axes à regarder : administratif, fiscal et social.
Je suis très sensible à la couverture sociale du fait de mon statut de travailleur handicapé, aussi certains statuts juridiques sont inadaptés.

J’hésite entre 2 statuts

  • le portage salarial : je suis salariée d’une boite de portage avec tous les avantages liés aux cotisations sociales, et cette boite se charge de l’administratif moyennant une commission sur mon chiffre d’affaire
  • la SAS : je suis dirigeante de ma société, reconnue travailleur assimilé salarié et affiliée au régime général de la sécurité sociale. Charge à moi de trouver des assurances pour le chômage et la prévoyance, la mutuelle.
    En outre, besoin d’avoir un expert comptable pour suivre ma comptabilité, les déclarations fiscales nécessaires et certifier les comptes.

Dans le cas de la SAS, je compte me déclarer comme Travailleur Indépendant Handicapé, qui peut être un plus pour mes clients au niveau fiscal.
Il semblerait qu’en 2020, les prestations d’un salarié handicapé en portage pourront également activer la même déduction des cotisations AGEFIPH pour les clients.

Etre travailleur indépendant et investisseur

Le gros inconvénient du travailleur indépendant est sa dépendance aux missions, qui lui assurent rémunération. Elle peut s’avérer irrégulière, tant on manque de visibilité sur la durée de mission. Ce qui peut rendre frileux les banquiers à qui le travailleur indépendant demandera un prêt.
Je suis déjà propriétaire de ma résidence principale mais je souhaite me lancer dans l’investissement locatif en direct avec un prêt bancaire, et tant qu’à faire sans apport : comment cela va-t-il se passer ?
Nombreux témoignages indiquent qu’il faudra patienter 3 ans ou plus, le temps de montrer des bilans comptables révélant la fiabilité et la viabilité de l’activité du travailleur indépendant. J’avoue, 3 ans à attendre, c’est long !
Le salarié en portage salarial peut contracter un CDI avec la société de portage. Il peut même lisser les rémunérations visibles sur les feuilles de paie éditées par la société de portage. Cela ne semble pas suffire, les portés étant vus comme indépendants donc précaires.
A moi de voir si ma banque, dont je suis cliente depuis des années et des années, est prête à me suivre… et sinon, travailler avec un / des courtiers !

De l’autre côté, grâce au surplus de rémunération engrangé par une meilleure valorisation de mon activité, j’espère bien accélérer mes investissements existants (Bourse, SCPI, crowdequity) et en envisager d’autres pour optimiser ma fiscalité.

Conclusion ?

En écrivant cet article, je me rends compte que je suis bien plus prête au travail indépendant que je ne le pensais. Il y a une raison à cela, outre tous les critères cités : l’existence d’une épargne de précaution, solide et conséquente, véritable coussin de sécurité. Cela m’enlève beaucoup de freins quant au moyen de (sur)vivre si je n’avais pas de mission.
Je suis à un moment de ma vie où je peux tenter des choses et retomber sur mes pattes le cas échéant si l’expérience s’avère non concluante. Alors, pourquoi pas ?

Mon objectif de devenir indépendante financièrement reste intact ! Le travail indépendant représente une belle opportunité d’augmenter mes revenus tout en canalisant mon énergie sur les choses que j’aime… et reprendre le contrôle de mon temps.

Petit à petit, je compte monter une affaire, mais cela est une autre histoire 😉

Et toi, que penses-tu du travail indépendant ? Est-ce fait pour toi ? Sinon, que faudrait-il faire pour que ce soit à ta portée ?

J’espère que cet article t’a plu. Retrouve-moi sur Facebook et Instagram pour d’autres contenus.

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Un commentaire

  1. Martial SEGURA dit :

    Merci Saibatou pour cet excellent article qui pose bien le cadre.
    Pour aller plus loin, je t’invite à lire aussi mon article sur le sujet où je parle de mon expérience pour trouver la 1ère mission d’indépendant : http://www.oeildecoach.com/comment-ai-je-trouve-ma-1ere-mission-de-freelance/
    Enjoy ! 🙂

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