Bourse : faut-il acheter une action qui fait l’actu ?

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Un adage dit qu’il faut acheter la rumeur, et vendre les faits. Dans cet article, j’ai envie de prendre le cas d’une société cotée qui fait l’actu et en profiter pour t’expliquer ma démarche d’investissement. C’est parti !

Mais tout d’abord, petit rappel

Attention : les performances passées ne préjugent pas des performances présentes et futures. Je ne fais pas de conseil ici, je ne suis pas conseillère en patrimoine. Je raconte sur ce blog mon retour d’expérience sans que cela soit une incitation à l’investissement sur des instruments financiers. J’en appelle à ton libre arbitre sur l’utilisation des informations que je te fournis sur le blog en général, et cet article en particulier.

Pour l’exemple, je vais prendre le cas de Renault ! Pourquoi Renault ? Tout simplement parce que c’est une société qui fait la Une des journaux depuis plusieurs semaines, à cause de l’affaire de son ex-PDG Carlos Ghosn. Rends-toi ici si tu n’es pas au courant… 

Ce genre de nouvelles déstabilise l’image de l’entreprise en questions, le marché peut douter de sa fiabilité, pérennité. L’impact de l’ensemble de ces évènements n’est pas neutre sur le carnet de commandes, atteinte des objectifs, etc. Ce qui peut amener le titre à être sous-valorisé, même temporairement, et donc représenter une opportunité de se placer dessus.

Voici les étapes que je réalise systématiquement pour chaque société cotée qui pourrait rentrer dans mon portefeuille. Suis le guide !

1. Consulter la cotation du cours 

Pour cela, je me rends sur le site de mon courtier en ligne Fortunéo, je recherche et j’accède la fiche valeur de Renault.

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Plusieurs infos visibles ici vont m’intéresser.
En premier lieu, le cours et cotation dans la journée écoulée.
En second lieu, je vais regarder l’historique (5 jours, 1 mois, 3 mois, 1 an, 5ans) pour saisir la volatilité du cours.
Puis le cartouche « Analyse et conseils theScreener » va me donner une première idée sur la sensibilité au marché / à l’environnement et l’intérêt porté sur le titre.

2. Consulter l’analyse complète par theScreener 

Ici, on a accès une étude détaillée de la société, des ses enjeux et objectifs, de la tendance du cours aussi bien pour elle que comparée au secteur et aux indices de références. Je te mets ci-dessous quelques extraits.

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L’analyse complète me signale ici que Peugeot et Michelin sont également à regarder de près…

3. Regarder la performance économique et le rendement 

Toujours sur la fiche valeur, un dernier cartouche me permet de me concentrer sur les éléments financiers de Renault et sa stratégie de dividendes.

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Les analystes financiers épluchent régulièrement les données financières publiées par Renault, son actualité, l’environnement concurrentiel, le secteur… et énoncent régulièrement des objectifs de cours et des recommandations (acheter, conserver, vendre,…). En haut, par exemple, la moyenne des avis donne un objectif de cours représentant une hausse de 38,30% par rapport au dernier cours constaté.
Rien ne dit que l’objectif sera atteint et cela reste des avis !

La politique de distribution est stable, avec un dividende réel et estimé autour de 4,20-4,40 euros par titre, soit plus de 6% de la valeur du titre.

Le PER (Price Earning Ratio) donne la représentation de la valorisation du titre par rapport au bénéfice net par action. Ce qui est intéressant à observer ici, c’est qu’il reste relativement stable et peu élevé.
Le PEG (Price / Earnings to Growth) éclaire sur la relation qu’il existe entre le prix d’une action, le bénéfice par action (BPA) et la croissance attendue des bénéfices d’une entreprise cotée en bourse. Un PEG en dessous à 1 indique « en théorie » un titre sous-évalué.

Pour le PER et le PEG, il est souvent recommandé de le calculer soi-même afin d’avoir une information plus fiable. A vos calculettes !

La ligne Croissance (du chiffre d’affaire) est également à regarder plus en détail ! Pour Renault, l’estimation est fortement à la baisse sur l’année 2020, ce qui présume que pour servir le dividende, Renault devra peut-être puiser dans ses provisions. Reste à savoir si ce sera la même histoire en 2021, 2022, etc

4. Autres éléments à prendre en considérations
Voici ma propre analyse du marché.
Le secteur automobile est cyclique : le volume d’affaires dépend beaucoup de la nécessité de changer de véhicule, ce qui n’arrive pas tous les quatre matins.
Les constructeurs sont très dépendants du coût des pièces proposés par les équipementiers (Valeo par exemple).
Le secteur est très concurrentiel, avec pléthore d’offres, de renouvellement de gamme, etc.. et un marché qui arrive à saturation de véhicules, y compris dans les pays émergents ?
Les nouvelles mobilités et le développement des transports en commun remettent en cause le modèle de la voiture en tant que moyen de locomotion dominant et propriété individuelle.
L’innovation est dans la maîtrise énergétique, l’usage libre, l’autonomisation.
Il reste à souligner que Renault est leader notamment sur son marché domestique, la France, et un acteur majeur du monde automobile grâce à son alliance avec Nissan et Mitsubshi. Ils font partie de ceux qui donnent le « la » sur le marché.

Alors, à ton avis, est-ce que je me positionne sur Renault ou pas ? 

Photo de Lorenzo Cafaro sur Pexels.com